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Santé

Résection de la prostate à effraction minimale : définition, cause, symptômes, traitement

Peut-être souffrez-vous de problèmes de miction, tels que des besoins fréquents et urgents d’uriner. Ou peut-être vous levez-vous souvent la nuit pour uriner ou avez-vous un flux urinaire très faible. Si c’est le cas, vous souffrez peut être du problème urologique appelé hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), ou adénome de la prostate. Les symptômes apparaissent lorsque les tissus supplémentaires de la prostate gonflée agissent sur votre urètre (le tube qui transporte l’urine de la vessie vers le pénis).

Pour réduire vos symptômes, votre médecin peut effectuer une résection de la prostate à effraction minimale. Cela correspond à une intervention chirurgicale qui enlève une partie de la glande prostatique. Un traitement à effraction minimale n’implique pas d’entailler votre peau et peut parfois être effectué au cabinet de votre médecin.

Utilisation

Un adénome prostatique peut entraîner des problèmes de miction qui sont très gênants. La pression exercée sur votre urètre peut vous donner la sensation de devoir uriner très souvent, et vous pouvez avoir l’impression de ne pas réussir à vider complètement votre vessie. Vous pouvez également contracter des calculs ou des infections urinaires.

Si la modification de vos habitudes alimentaires ou la prise de médicaments ne soulagent pas les symptômes, votre médecin peut vous recommander une intervention chirurgicale.

Une résection de la prostate pour enlever une partie de la glande peut être réalisée par incision chirurgicale (adénomectomie par voie haute) ou par une des techniques à effraction minimale. Comme ces techniques ne nécessitent pas d’incision de votre corps par votre chirurgien, il y a moins de risque de complications et la durée de convalescence est plus courte. Elles sont souvent réalisées en chirurgie ambulatoire, et vous pouvez faire votre convalescence chez vous.

Les traitements les moins invasifs comprennent :

  • Résection transurétrale de la prostate (RTUP)
  • Ablation transurétrale par aiguille (TUNA)
  • Thermothérapie par micro-ondes transurétrale (TMTU)
  • Incision transurétrale de la prostate (ITUP)
  • Vaporisation transurétrale de la prostate (TUVP)
  • Vaporisation photo-sélective de la prostate (VPP)
  • Enucléation de la prostate au laser holmium (HoLEP)

Interventions

Tous les traitements de la prostate à effraction minimale sont réalisés en insérant un instrument dans l’ouverture du pénis et en le poussant à travers l’urètre pour accéder à la prostate. Cela évite une incision et est à l’origine du terme transurétrale .

Vous serez anesthésié pour cette intervention afin de réduire voire d’éliminer la douleur. L’anesthésie locale (lorsque l’anesthésiant est appliqué uniquement à la zone du corps opérée) et la sédation peuvent être utilisées. La rachianesthésie ou la péridurale, avec lesquelles les sensations du bas du corps sont bloquées à partir de la taille, sont également utilisées. Dans certains cas, on pratique une anesthésie générale, avec laquelle vous êtes endormi pendant toute la durée du traitement.

Résection transurétrale de la prostate (RTUP)

La RTUP est basée sur l’utilisation d’un petit appareil électrique au bout d’un instrument spécifique (cystoscope) pour découper le tissu prostatique en excès. L’intervention prend entre 60 et 90 minutes. On pratique une anesthésie générale ou péridurale, et l’intervention a lieu en clinique ou en centre hospitalier.

À la suite du traitement, vous resterez à l’hôpital pour une durée de un à trois jours. Une sonde de Foley restera dans votre urètre pendant quelques jours pour aider l’écoulement d’urine. C’est le plus ancien des traitements à effraction minimale. Le résultat de ce type d’intervention est plus durable que celui d’autres traitements, bien qu’il puisse causer plus de complications.

Ablation transurétrale par aiguille (TUNA)

La technique TUNA implique la destruction d’une partie de la prostate grâce à la chaleur émise par des ondes radios basse énergie. Votre médecin insère de petites aiguilles dans la prostate avec le cystoscope. Les ondes radio traversent les aiguilles pour les faire chauffer, et le tissu prostatique en excès est détruit.

Cette intervention est généralement réalisée au cabinet du médecin ou en clinique ambulatoire avec une anesthésie locale (injectée par le pénis ou le rectum) et un sédatif (vous aurez besoin que quelqu’un vous raccompagne chez vous). Quelquefois, il arrive qu’une anesthésie générale ou péridurale soit utilisée. Cette intervention dure moins d’une heure.

Vous garderez un cathéter en place pendant les quelques jours suivant l’intervention.

Thermothérapie par micro-ondes transurétrale (TMTU)

La TMTU utilise une minuscule antenne micro-ondes fixée sur un tube de cathéter. Le cathéter est inséré dans la pointe du pénis et est ensuite poussé à travers l’urètre jusque dans la prostate. L’antenne micro-ondes génère de la chaleur qui peut détruire une petite partie de la prostate et soulager la pression exercée sur l’urètre. De l’eau circulant autour de l’antenne protège l’urètre.

Ceci est généralement réalisé sous anesthésie locale et sédation par intraveineuse. Vous garderez une sonde de Foley installée pendant quelques jours pour permettre l’écoulement d’urine.

Incision transurétrale de la prostate (ITUP)

L’ITUP est une technique par laquelle un instrument appelé résecteur est inséré dans l’urètre. Un tout petit outil tranchant à l’extrémité de l’instrument est utilisé pour faire des incisions dans le tissu prostatique en excès. Cela soulage la pression sur l’urètre et réduit les symptômes urinaires. La procédure ne prend que 20 à 30 minutes, mais elle nécessite une anesthésie générale ou péridurale.

Vous pouvez être autorisé à quitter l’hôpital ou la clinique le jour même. S’il y a des complications, vous pourriez devoir rester jusqu’au lendemain. Vous garderez une sonde de Foley installée pendant quelques jours pour permettre l’écoulement d’urine.

Traitements au laser et électriques.

La vaporisation transurétrale de la prostate (TUVP) utilise des électrodes fixées à un résecteur pour vaporiser (détruire) le tissu prostatique en excès. Un cystoscope et un laser parviennent au même résultat par vaporisation photo-sélective de la prostate (VPP) Pour l’énucléation de la prostate au laser holmium (HoLEP), c’est un laser attaché à un résecteur qui découpe des morceaux de la prostate. Ces morceaux peuvent ensuite être examinés pour vérifier la présence de cellules cancéreuses.

Ces méthodes requièrent une anesthésie et peuvent être effectués en clinique, mais souvent avec une hospitalisation de un à deux jours. Ici également, vous garderez une sonde de Foley installée pour permettre l’écoulement d’urine, mais il est possible que vous puissiez rentrer chez vous sans.

Il y a moins de risque de saignement avec ces techniques qu’avec les autres options à effraction minimale car l’énergie utilisée pour l’intervention cautérise les vaisseaux sanguins environnants. Cependant, il existe quand même des complications potentielles.

Préparation

Votre médecin déterminera avec votre aide si la chirurgie est la meilleure option pour traiter vos symptômes et si vous êtes en assez bonne santé pour l’intervention. On vous fera un examen physique complet, et votre médecin vous demandera si vous êtes traité pour tout autre problème médical, tel que l’hypertension, le diabète ou l’asthme. Si vous fumez, vous devriez essayer d’arrêter plusieurs semaines avant l’intervention.

Votre médecin peut vous prescrire un examen par imagerie médicale pour inspecter la zone de la prostate qui doit être retirée. Ceci est effectué avec un cystoscope inséré par le pénis dans l’urètre, généralement sous anesthésie locale et sédatif. Ces images aideront votre médecin à déterminer quel type de chirurgie est la meilleure option pour vous.

Assurez-vous de bien indiquer à vos médecins et infirmières quels médicaments et vitamines vous prenez, en particulier les médicaments qui peuvent liquéfier votre sang. Cela pourrait causer des complications et des saignements excessifs durant l’intervention. Les médicaments et vitamines pouvant poser problème incluent la warfarine (Coumadine), le clopidogrel (Plavix), l’aspirine, l’ibuprofène (Advil, Nurofen), le naproxène (Aleve) et la vitamine E. Vous pourriez avoir besoin d’arrêter de prendre certains médicaments quelques semaines avant l’intervention.

Assurez-vous de ne pas manger ou boire dans les heures qui précèdent votre intervention. Nausées et vomissements peuvent être provoqués par l’anesthésie et prolonger votre séjour à l’hôpital.

Rétablissement

Après le traitement, vous pouvez avoir besoin de rester à l’hôpital. Même si vous êtes renvoyé chez vous juste après l’intervention, vous devrez rester au lit pour vous reposer. Cependant, après une journée de repos, essayez de vous déplacer le plus possible pour prévenir la formation de caillots de sang. Vous aurez peut-être besoin de porter des chaussettes spéciales pour éviter une thrombose au niveau des jambes, ou un appareil respiratoire pour garder vos poumons en bonne santé.

Il est important d’entretenir le cathéter qui permet d’évacuer l’urine de votre vessie. Vous ne devez pas faire d’exercice physique trop intense ou soulever des objets lourds. La durée pendant laquelle vous devrez garder le cathéter dépend du type d’intervention et de la taille de votre prostate. Les hommes avec des prostates plus grosses peuvent avoir besoin de garder le cathéter plus longtemps. Vous pourrez peut être enlever vous-même, chez vous, votre cathéter. Dans certains cas, votre médecin préfèrera que vous vous le fassiez retirer en consultation.

Les symptômes post-chirurgicaux temporaires peuvent inclure :

  • la présence de sang dans vos urines
  • une sensation de brûlure à la miction
  • une envie soudaine, impérieuse d’uriner
  • un besoin fréquent d’uriner

Ceux-ci devraient se résoudre en quelques jours ou quelques semaines au fur et à mesure de votre guérison. Cependant, il est possible que vous ne notiez aucune amélioration des symptômes qui ont suscité votre intervention chirurgicale pendant un mois ou plus.

Risques

Tous ces traitements sont des interventions chirurgicales et comportent toutes des risques. Cependant, les risques sont moindres que ceux d’une prostatectomie par voie haute.

Toute intervention chirurgicale peut potentiellement causer des complications rares, telles qu’une thrombose, des problèmes respiratoires, des réactions à l’anesthésie, des saignements excessifs, une infection, une crise cardiaque ou un AVC. Votre médecin et votre équipe traitante feront tout leur possible pour éviter chacun de ces problèmes.

Les complications spécifiques à la chirurgie de la prostate peuvent inclure :

  • syndrome de résection transurétrale (TUR – passage dans l’organisme du liquide d’irrigation utilisé pendant l’intervention)
  • incontinence urinaire (difficultés à contrôler le besoin d’uriner)
  • sténose urétrale (tissu cicatriciel bloquant une partie de l’urètre)
  • infertilité
  • troubles érectiles (impuissance)
  • sperme qui remonte vers la vessie au lieu de sortir par le pénis (éjaculation rétrograde)
  • dégâts aux organes internes

Discutez de ces risques avec votre médecin. Chaque traitement comporte différents niveaux de risques et a différents avantages.

Pronostic

Tous ces traitements devraient soulager vos symptômes urinaires. Mais vous pourriez avoir besoin de renouveler l’opération après cinq ans. Les effets de la TURP, qui est l’intervention la plus invasive, semblent durer le plus longtemps, entre cinq et 10 ans.

Les autres interventions moins invasives peuvent présenter moins de complications urinaires et sexuelles, mais vous aurez plus de chances de devoir répéter l’opération avec ce type de traitement, si l’on en croit le National Institutes of Health (NIH).

Vous devrez discuter avec votre médecin de la procédure qui vous convient le mieux.

Assurez-vous de continuer à vous faire examiner régulièrement la prostate par toucher rectal pour vérifier toute altération de votre prostate.

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