Vous avez enfin décidé de devenir un ex-fumeur ? Félicitations ! Près de quatre fumeurs sur cinq souhaitent arrêter de fumer, et chaque année, 40 % de la population fumeuse essayent d’y parvenir.
Avant toute chose, il est primordial de garder en mémoire le constat suivant : les études démontrent que les chances de succès sont plus importantes pour les fumeurs qui font appel à plus d’une seule méthode pour lutter contre les envies et les effets du sevrage. Malgré tous les efforts possibles, il se peut que vous n’y parveniez pas la première fois. Mais dans la mesure où vous vous êtes déjà engagé dans un processus d’arrêt de la consommation de tabac, vous avez franchi un pas vers la réussite.
Commencez par examiner toutes les options pour définir quelle est la stratégie la plus adaptée à votre cas afin d’arrêter de fumer. Vous pouvez décider d’engager cette démarche en collaboration avec votre médecin traitant ou tout autre professionnel de la santé dans la mesure où la solution la plus adaptée à votre cas peut nécessiter une ordonnance. Il peut être également prudent d’impliquer un médecin afin qu’il puisse être présent en cas d’éventuels effets secondaires ou complications potentielles.
Voici quelques-unes des options de traitement les plus courantes qui ont fait leurs preuves, ainsi que les raisons pour lesquelles elles sont susceptibles d’être adaptées à votre cas.
Les patchs de substitution nicotinique
Les patchs nicotiniques sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et sont généralement faciles à utiliser.
Comment fonctionnent-ils ?
Le patch est conçu pour libérer une dose régulière de nicotine tout au long de la journée. Lorsque les symptômes liés à l’envie et au sevrage diminuent, vous pouvez commencer à réduire les périodes de port des patchs ou passer à des patchs contenant une dose de nicotine plus légère. Cependant, en cas d’envie soudaine ou de symptômes de sevrage lourd, vous serez dans l’incapacité d’y remédier rapidement. Les patchs ne sont pas conçus pour injecter instantanément une forte dose de nicotine et il n’est pas possible de fumer pendant qu’on les utilise car cela entrainerait un surdosage de nicotine susceptible de provoquer des attaques cardiaques et une paralysie
Pour qui les patchs sont-ils adaptés ?
De nombreuses personnes essayant d’arrêter de fumer peuvent tirer un bénéfice de l’usage des patchs. Ils sont simples à utiliser et faciles à appliquer. La plupart des patchs nicotiniques de substitution ont été conçus pour sevrer ceux qui les portent de façon très précautionneuse par le biais de dosages contrôlés. Mais puisque vous ne serez pas en mesure de gérer les fortes envies et les symptômes du sevrage, ils ne constituent pas nécessairement la meilleure option à envisager en premier. Beaucoup de personnes font appel à d’autres aides les premiers temps afin de pouvoir avoir un contrôle plus instantané sur les symptômes.
Les gommes à mâcher nicotinées
Les gommes à mâcher nicotinées sont disponibles sans ordonnance en pharmacie et sont efficaces pour un grand nombre de fumeurs qui essayent de s’arrêter. Il ne s’agit pas de chewing gum classiques.
Comment fonctionnent-elles ?
Les gommes nicotinées doivent être employées d’une manière précise pour pouvoir fonctionner correctement. (Plutôt que d’être mâchée continuellement, la gomme doit être mâchée pendant quelques minutes, puis placée entre la gencive et la joue inférieure pendant environ 30 minutes). Il ne faudra pas non plus les consommer sans limite. Il vous faudra les consommer à raison d’une toutes les heures ou toutes les deux heures. Lorsque les envies s’estompent et les symptômes de sevrage deviendront plus faciles à gérer, vous pourrez réduire le dosage en nicotine des gommes ou les mâcher moins souvent.
Pour qui les gommes à mâcher sont-elles adaptées ?
Certaines personnes peuvent opter pour les gommes à mâcher nicotinées parce qu’elles ont besoin de combler une envie liée à une sensation buccale que la cigarette procurait auparavant. Contrairement aux patchs, la gomme peut fournir une dose immédiate de nicotine en cas d’envie forte ou de symptômes de sevrage importants. Néanmoins, si les modalités d’administration sont respectées, ce type de problèmes ne devrait pas se présenter. Si vous ne vous sentez pas capable de respecter à la lettre un programme ou si vous pensez que vous ne serez pas en mesure de mâcher du chewing gum régulièrement (à cause de votre travail ou d’obligations sociales), la gomme à mâcher peut ne pas constituer la meilleure aide possible dans votre cas.
L’inhalateur de nicotine
L’objectif de toutes les thérapies de substitution nicotinique est de fournir à l’organisme la forme la plus pure de nicotine possible dépourvue de tout additif cancérigène que l’on trouve dans la cigarette. Beaucoup de fumeurs ressentent l’envie d’avoir de la fumée dans la bouche – une sensation que ni les patchs, ni les gommes à mâcher ne peuvent apporter. Essayez alors l’inhalateur de nicotine.
Comment fonctionne-t-il ?
Ces dispositifs vendus en pharmacie fonctionnent par vaporisation d’un liquide nicotiné à inhaler. La nicotine est ensuite absorbée par la bouche et la gorge, et le dispositif fournit une dose de nicotine à effet rapide. Dans la mesure où l’organisme est accoutumé à des doses de nicotine de plus en plus faibles, vous arrêterez progressivement d’utiliser l’inhalateur jusqu’à cesser complètement.
Pour qui les inhalateurs sont-ils adaptés ?
Il est possible de s’administrer un traitement par inhalation à raison de 6 à 16 fois par jour dans les premiers temps. Si l’association de cette méthode d’administration avec votre emploi du temps engendre des problèmes au travail ou au regard de votre vie sociale, l’inhalateur n’est peut-être pas le moyen qui vous conviendra. L’utilisation d’inhalateurs est également limité en raison des complications possibles et des effets secondaires sur les populations sensibles – les personnes âgées, les femmes enceintes ou susceptibles de le devenir, ainsi que les femmes qui allaitent.
Le spray nasal à la nicotine
De la même façon que l’inhalateur fournit de la nicotine pure par le biais de la bouche et de l’œsophage, le spray nasal à la nicotine en délivre par le nez.
Comment fonctionne-t-il ?
Les sprays nasaux font appel à un liquide à pulvériser pour faciliter l’absorption de la nicotine. Votre médecin établira la posologie la plus adaptée à votre cas ; la plupart des médecins suggèrent une ou deux pulvérisations par heure. Lorsque les envies diminueront, vous établirez avec votre médecin la façon de réduire le nombre de pulvérisations journalières jusqu’à ce que vous n’ayez plus du tout besoin du spray.
Pour qui le spray nasal est-il adapté ?
Tout comme pour l’inhalateur, le spray nécessite une administration fréquente et, à la différence des gommes à mâcher, ce traitement est moins discret. Si vous n’êtes pas en mesure de vous conformer au programme d’administration pour des raisons professionnelles ou sociales, le spray peut ne pas constituer la meilleure aide pour vous. Si vous avez des difficultés à inhaler des médicaments par le nez, le spray nasal peut être désagréable et inefficace.
La cigarette électronique
Les cigarettes électroniques, également appelées e-cigarettes, sont des dispositifs fonctionnant sur batterie en forme de cigarette traditionnelle.
Comment fonctionnent-elles ?
Les utilisateurs aspirent depuis une cigarette électronique de la même façon qu’ils le feraient avec une cigarette traditionnelle, mais plutôt que d’inhaler de la nicotine mélangée avec d’autres substances chimiques potentiellement dangereuses, la cigarette électronique transforme une forme plus pure de liquide nicotiné en vapeur. Certaines personnes pensent que la cigarette électronique est moins nocive que la cigarette traditionnelle et préfèrent l’utiliser ; d’autres font appel à la cigarette électronique en tant que substitut nicotinique afin d’arrêter de fumer.
Pour qui la cigarette électronique est-elle adaptée ?
Les fabricants de cigarettes électroniques affirment que leurs produits sont moins dangereux que la cigarette traditionnelle, mais la Food and Drug Administration (FDA) ne recommande pas ces dispositifs dans la mesure où ils n’ont pas fait l’objet d’évaluation d’impact sur la santé. (Certaines études indépendantes ont démontré que la vapeur était toxique et potentiellement cancérigène). Jusqu’à ce qu’on en sache plus sur la cigarette électronique, elle ne constitue pas une alternative sûre pour les personnes cherchant à arrêter de fumer.
Médicaments délivrés sur ordonnance
Deux médicaments ont été approuvés par la FDA pour le sevrage tabagique. Ils ne contiennent pas de nicotine et il est ainsi recommandé de les utiliser en parallèle de thérapies de substitution nicotinique.
Comment agissent-ils ?
Contrairement aux thérapies de substitution nicotinique, les médicaments sur ordonnance tels que le bupropion SR (Zyban, Wellbutrin) ou la varénicline (Champix) ne fournissent pas de nicotine à l’organisme. En contrepartie, ils réduisent les envies et diminuent les symptômes du sevrage en agissant sur la structure chimique et les récepteurs nicotiniques du cerveau. Les deux types de médicaments nécessitent une supervision par un médecin et une ordonnance de délivrance – de nombreuses compagnies d’assurances remboursent les frais engagés pour la prescription d’aides au sevrage tabagique. Aux États-Unis, la FDA exige que ces deux médicaments comportent un texte d’avertissement entouré en noir ; il s’agit de la plus haute alerte de sécurité susceptible d’être exigée par la FDA pour un médicament sur ordonnance. Les raisons de cette alerte : Le bupropion peut entraîner des idées ou des comportements suicidaires, la dépression et des comportements agressifs. Les patients sous varénicline rapportent un risque accru de chutes et d’accidents de voiture ainsi que des troubles de la vision et des rêves turbulents ou inhabituels.
Pour qui une prescription médicamenteuse est-elle adaptée ?
Contrairement aux thérapies de substitution nicotinique, aucun de ces médicaments ne contient de nicotine, ce qui rend le risque de surdosage nicotinique faible. Pour cette raison, vous serez en mesure de continuer à fumer durant les toutes premières semaines de traitement avec ces médicaments (à moins que vous utilisiez également des substituts nicotiniques simultanément). Cela constitue un atout supplémentaire pour beaucoup de fumeurs qui essayent d’arrêter.
Thérapies non conventionnelles
Les chercheurs n’étayent pas toujours les thérapies alternatives avec des preuves irréfutables, mais de nombreux anciens fumeurs qui ont fait appel à ces techniques ne jurent que par elles. Au cours de votre lutte contre le tabac, vous pourrez estimer que l’une ou certaines d’entre elles se révèlent efficaces. Alors que les thérapies de substitution nicotinique ou les prescriptions médicamenteuses peuvent contenir vos envies et réduire vos symptômes de sevrage, il se peut que vous ressentiez encore un manque face au désir de fumer.
Comment fonctionnent-elles ?
L’hypnothérapie ou l’hypnose peut aider à identifier les éléments déclencheurs – les éléments qui font que votre organisme provoque le désir d’une cigarette sans que vous ayez conscience de la raison sous-jacente, comme par exemple un moment dans la journée ou une certaine odeur. Le thérapeute peut alors essayer de remplacer la réponse à cette envie par un élément nocif tel que la cigarette par quelque chose de plus sain. L’acupuncture – une thérapie dans laquelle de minuscules aiguilles sont utilisées pour stimuler certains points du corps – peut aider à réduire le besoin de nicotine et soulager les symptômes de sevrage. La méditation peut aider à se détendre et soulager l’anxiété. Arrêter de fumer peut être stressant et frustrant, et la méditation peut aider à diminuer le stress éprouvé.
Pour qui les thérapies alternatives sont-elles adaptées ?
La plupart d’entre elles peuvent être employées en association avec d’autres thérapies. En réalité, beaucoup de médecins et de thérapeutes recommanderont une approche sous plusieurs angles afin de venir à bout de votre dépendance.
Les aides psychologiques de groupe et individuelles
L’utilisation de médicaments (substituts nicotiniques inclus) augmente vos chances de succès de plus de 200 %. Mais de nombreuses études démontrent l’importance des thérapies psychologiques lorsque l’on combat la dépendance.
Comment fonctionnent-elles ?
Les accompagnements psychologiques vous offrent l’opportunité de poser des questions, de bénéficier de l’expérience des autres et de vous préparer à la prochaine étape de votre parcours.
Pour qui l’accompagnement est-il adapté ?
Presque tout le monde peut bénéficier d’une forme d’accompagnement ou de soutien au cours d’un processus d’arrêt de consommation de la cigarette. Que ce soit en face-à-face avec un thérapeute ou au sein d’une configuration de groupe avec ses homologues futurs ex-fumeurs, il est primordial de communiquer aux autres ce que vous vivez et de se renseigner sur l’engagement dont vous devrez faire preuve afin d’aller au bout du processus.
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