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Santé

Diabète insipide : définition, cause, symptômes, traitement

Le diabète insipide (DI) est une maladie rare qui survient lorsque les reins ne sont pas en mesure de retenir de l’eau. Il en résulte une soif importante et de fréquentes mictions. Il existe plusieurs types de diabète insipide et ils peuvent fréquemment être traités avec succès.

Cette pathologie n’est pas liée au diabète sucré (la maladie à laquelle il est le plus souvent fait référence par le terme diabète .

Pour comprendre le diabète insipide, il est utile de savoir comment votre corps utilise et régule habituellement les fluides.

Les fluides peuvent représenter jusqu’à 60 % de votre masse corporelle. La préservation de la quantité requise de liquide dans votre corps est essentielle à votre état de santé général. Vous devez boire de l’eau pour équilibrer et réguler les fluides dans votre corps.

En plus de l’ingestion active d’eau et de fluides, votre corps utilise un système d’organes et de signaux hormonaux pour réguler les fluides corporels. Les reins jouent un rôle important dans cette régulation des fluides en retirant l’excès de fluide de votre sang. La vessie stocke ces déchets liquides jusqu’à ce que vous les évacuiez par miction. Votre corps régule des niveaux de fluide en produisant moins d’urine lorsque vous devez remplacer les fluides perdus par sudation, ou en produisant plus d’urine en cas d’excédent de fluide dans le corps.

Votre cerveau régule ce processus de diverses manières. L’hypothalamus, qui est une partie du cerveau, régule votre sensation de soif et le besoin de boire de l’eau. Le cerveau produit une hormone antidiurétique appelée vasopressine qui est stockée dans l’hypophyse après production. Lorsque votre corps a besoin de conserver de l’eau, l’hypophyse sécrète de la vasopressine dans le flux sanguin. Lorsque vous devez éliminer de l’eau, l’hormone n’est pas sécrétée et vos reins seront causes de mictions plus fréquentes.

Lorsqu’une partie de ce système de régulation dysfonctionne, il peut en résulter un diabète insipide.

Il existe quatre types de diabète insipide :

Diabète insipide central

Il s’agit de la forme la plus courante de diabète insipide ; elle est causée par un dommage à l’hypophyse. Du fait de ce dommage, l’hormone antidiurétique ne peut être stockée ni être sécrétée normalement.

Selon la plateforme nationale américaine d’information sur les maladies rénales et urologiques (National Kidney and Urologic Diseases Information Clearinghouse), ce type de diabète insipide est souvent la conséquence d’un traumatisme crânien, d’une maladie entraînant une enflure du cerveau, d’une intervention chirurgicale, d’une tumeur, d’une perte de sang alimentant l’hypophyse ou de facteurs génétiques (NKUDIC, 2012).

Diabète insipide néphrogénique

Le diabète insipide néphrogénique peut être causé par des dommages aux reins qui leur ôtent la capacité de répondre à l’hormone antidiurétique.

Il peut également être causé par des médicaments (lithium ou tétracycline), des niveaux élevés de calcium ou une autre pathologie médicale telle que la drépanocytose ou la maladie polykystique des reins, ou encore des déficiences génétiques.

Diabète insipide dipsogénique

Cette forme de la maladie est causée par un dommage au mécanisme de la soif dans le cerveau (hypothalamus). La consommation de quantités excessives de liquides peut être à l’origine de cette condition, de même qu’une sarcoïdose (maladie inflammatoire) ou une maladie mentale.

Diabète insipide gestationnel

Ce type de diabète insipide survient uniquement au cours d’une grossesse, lorsqu’une enzyme fabriquée dans le placenta détruit l’hormone antidiurétique de la mère. Le placenta joue un rôle important dans l’échange de nutriments et de produits constituant des déchets entre le fœtus et la mère.

Il arrive que la cause du diabète insipide soit difficile à déterminer.

La maladie peut affecter n’importe qui ; néanmoins, dans tous les cas de figure, à l’exception du diabète gestationnel, elle affecte avant tout des patients de sexe masculin. Les études actuelles suggèrent l’existence d’un lien génétique.

Les principaux symptômes du diabète insipide sont une soif excessive (il arrive que vous éprouviez une envie incontrôlable d’eau) et des volumes d’urine excessifs. Selon la clinique Mayo (Mayo Clinic), votre volume quotidien normal d’urine peut varier de 2,5 litres à 15 litres. La production quotidienne normale d’urine se situe dans une fourchette de 1,5 litre à 2,5 litres par jour (Mayo Clinic, 2010).

Il est possible que vous deviez vous lever fréquemment la nuit pour uriner ou que vous connaissiez une énurésie nocturne.

Symptômes possibles chez le nourrisson et le jeune enfant :

  • mauvaise humeur et larmes ;
  • couches inhabituellement humides ou énurésie nocturne ;
  • fièvre, vomissements ou diarrhée ;
  • peau sèche ;
  • retard de croissance ;
  • perte de poids.

Si vous ou votre enfant présentez ces symptômes contactez sans délai un professionnel de santé.

Votre médecin s’entretiendra avec vous de vos symptômes et déterminera quels sont les tests requis. Votre médecin peut fonder son diagnostic sur divers tests.

Analyse d’urine

Votre médecin recueillera un échantillon de vos urines pour analyser les concentrations en sel et autres déchets. Si vous êtes atteint(e) de diabète insipide, votre analyse d’urine fera apparaître une concentration élevée en eau et une faible concentration en déchets.

Test de privation d’eau

Vous arrêterez de boire de l’eau deux à trois heures avant le test. Vous fournirez un échantillon d’urine et le praticien mesurera les variations :

    • de votre poids ;
    • de votre production d’urine ;
    • de la composition de votre urine.

Dans le cas des femmes enceintes et des enfants, le test donne lieu à une supervision attentive, afin de veiller à ce que leur perte de poids n’excède pas cinq pour cent.

Imagerie par résonance magnétique (IRM)

Pour ce test, une machine réalise une image de votre cerveau à l’aide d’une combinaison d’aimants et d’ondes radio. Cette imagerie permettra de déterminer si des dommages cérébraux peuvent être à l’origine de vos symptômes. Votre médecin examinera avec attention votre hypophyse pour déceler d’éventuels dommages ou de possibles anomalies.

Dépistage génétique

Ce dépistage peut être pratiqué pour détecter une forme héréditaire de diabète insipide sur la base de vos antécédents familiaux.

Le traitement dépendra du type de diabète insipide diagnostiqué et de la gravité de la maladie. Dans les cas bénins, votre médecin pourra vous recommander d’accroître votre consommation d’eau dans une quantité spécifique indiqué par jour.

Hormonothérapie

La desmopressine est le traitement le plus couramment employé pour tous les types de diabète insipide. Il s’agit d’une hormone artificielle qui peut être prise par comprimé, pulvérisation nasale ou injection. Il s’agit d’une forme synthétique de la vasopressine, qui est une hormone produite naturellement par le corps. Durant le traitement avec ce médicament, il est important que vous réguliez votre consommation d’eau et que vous buviez uniquement lorsque vous avez soif.

La desmopressine est souvent prescrite pour le diabète insipide gestationnel.

Médicaments et traitement médicamenteux

L’hydrochlorothiazide ou l’indométacine, ou une combinaison de médicaments appelée Moduric, sont utilisés pour le traitement du diabète insipide néphrogénique. Lorsque vous prenez ces médicaments, il est important que vous buviez de l’eau uniquement lorsque vous avez soif.

Lorsque la pathologie est imputable aux médicaments que vous prenez, vous étudierez avec votre médecin la solution la mieux adaptée pour les remplacer ou interrompre le traitement. Vous ne devez cependant pas arrêter un traitement sans vous être préalablement entretenu(e) avec votre médecin traitant.

Traitement des pathologies sous-jacentes

Lorsque votre diabète insipide est la conséquence d’une autre pathologie, telle qu’une tumeur ou un problème d’hypophyse, votre médecin commencera par traiter celle-ci, et une fois cela fait, appréciera la nécessité de traiter le diabète insipide.

Il n’existe pas de traitement spécifique du diabète insipide dipsogénique, mais le traitement de symptômes ou d’une maladie mentale primaire pourra atténuer les symptômes.

Changement de régime alimentaire

Il est possible qu’un régime peu salé soit nécessaire pour réduire la quantité d’urine produite par vos reins.

Modifications de style de vie

Les modifications de style de vie sont importantes pour le traitement du diabète insipide. Les plus importantes sont celles destinées à prévenir la déshydratation. Pour cela, munissez-vous d’eau lors de vos déplacements et proposez régulièrement de l’eau à votre enfant. Votre médecin déterminera la quantité de fluide que vous devez boire quotidiennement.

En outre, n’oubliez pas de conserver une carte d’alerte médicale dans votre portefeuille ou de porter un bracelet médical destiné à informer les soignants de votre diabète insipide en cas d’urgence. Parce qu’une déshydratation peut survenir rapidement, il est souhaitable que votre entourage soit informé de votre état de santé.

Le pronostic dépendra de la cause sous-jacente de la maladie. Lorsqu’il est traité de manière adéquate, le diabète insipide n’entraîne pas de complications graves ou à long terme.

La complication la plus fréquente du diabète insipide est la déshydratation. Il est important d’identifier les symptômes de la déshydratation :

  • bouche et peau sèche ;
  • faiblesse musculaire ;
  • hypotension ;
  • fièvre ;
  • maux de tête ;
  • rythme cardiaque élevé ;
  • perte de poids ;
  • orbites creuses et zones molles chez les enfants.

Un déséquilibre électrolytique peut également survenir. Symptômes potentiels :

  • fatigue ;
  • léthargie ;
  • maux de tête ;
  • irritabilité ;
  • douleurs musculaires.

Il peut arriver que des patients atteignent de diabète insipide dipsogénique consomment trop d’eau, ce qui peut entraîner une intoxication à l’eau. Dans de rares cas, des dommages cérébraux peuvent résulter de la baisse de la concentration de sodium dans le corps.

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